Avenue Kennedy

Localisation : Chef-Boutonne (Deux-Sèvres)
Année(s) d’intervention : 2013
Aménageur : Municipalité de Chef-Boutonne
Thématique : Les aires funéraires du haut Moyen Âge

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Avis de CIRA non émis

Notice scientifique

Le diagnostic réalisé par David Brunie (Inrap) en mars 2013 (Brunie, 2013) sur l’emprise du projet de la future gendarmerie de Chef-Boutonne a révélé la présence d’une nécropole du haut Moyen-âge dans la partie sud-est de la parcelle. Neuf sépultures, organisées en deux rangées, y ont été découvertes. L’une d’entre elles a été fouillée et a livré du mobilier métallique. Une opération de fouille a été prescrite et la SARL Archéosphère est intervenue du 18 novembre au 13 décembre 2013.

Une trentaine de tombes ont été fouillées en périphérie de cette parcelle en 1948 et dans les années 60, lors de la construction du stade, du CFA et des premières maisons du lotissement de l’avenue Kennedy. Ces sépultures d’architectures variées (tombes à couverture en bâtière, sarcophages, etc.) ont livré du mobilier céramique, des monnaies et du mobilier métallique datant du IVe au VIIe siècle.

La zone de prescription de fouilles archéologiques mesure 1200 m2. Cependant, le substrat calcaire (calcaires argileux Callovien riches en ammonites) a été détruit sur plus d’un mètre de profondeur dans toute la moitié nord de la zone. La nécropole s’étend sur une surface de 275 m2 dans le coin sud-est de l’emprise.

Quarante huit sépultures ont été identifiées. Elles affleurent juste sous la terre végétale et ne sont conservées que sur une dizaine de centimètres d’épaisseur. Les limites de fosses sont difficiles à observer et les sépultures ne se distinguent que lors de l’affleurement des restes osseux.

Comme observé au diagnostic, les tombes s’agencent en rangées. Les défunts sont inhumés sur le dos, jambes allongées, les bras en extension le long du corps ou légèrement fléchis, les mains sur le pubis. Seules deux réductions ont été observées, les os du premier inhumé étant repoussés sur les bords de la tombe dans les deux cas. Deux amas osseux contenant les restes de plusieurs individus sans organisation particulière ont également été découverts. Les hommes comme les femmes, les adultes comme les immatures sont présents. Seuls manquent les très jeunes enfants. Les os sont ici très altérés (notamment par l’impact des racines) et les tombes sont peu profondes, l’absence de cette classe d’âge peut être donc lié à un problème de conservation différentielle.

Douze tombes ont livré du mobilier métallique. Il est constitué d’éléments de ceintures en bronze ou en fer, ainsi que de plaques décoratives d’un étui à couteau ou d’une aumônière, ainsi que d’un couteau. Les ardillons et les rivets scutiformes semblent dater de la seconde moitié du VIe siècle. Par ailleurs, plusieurs perles en verre ont été recueillies.

L’étude post-fouille va se focaliser sur la caractérisation biologique des défunts, ainsi que sur la chronologie de mise en place et d’évolution de cette partie de nécropole.