Boulevard de l’Europe

Localisation : Lons (Pyrénées-Atlantiques)
Année(s) d’intervention : 2013
Aménageur : Progefim — SNC Hapolo
Thématique : Érection d’un tertre néolithique, réappropriation funéraire à l’âge du Fer

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Avis de CIRA non émis

Notice scientifique

Dans le cadre de la construction d’un lotissement d’habitations par la société SNC Hapolo sur la commune de Lons (Boulevard de l’Europe, lieu-dit Haut du Pont-Long), une fouille archéologique a été mise en œuvre du 3 au 28 mars 2014. L’opération a concerné une surface de 750 m² centrée sur un enclos fossoyé. Ce dernier ceinturait un tumulus qui avait fait l’objet d’une première fouille en 1986 sous la direction de Claude Blanc. Depuis cette date, le site a subi un important arasement du fait des labours et seules les structures les plus profondément fossoyées ont été épargnées. L’enclos prend la forme d’un cercle très régulier de 17,30 m de diamètre. Le fossé présente un fond plat, des parois ouvertes, une largeur d’environ 70 cm pour une profondeur variant entre 19 et 38 cm en fonction de l’intensité du décapage. Le fossé présente deux interruptions au nord-est. Il semble que ce dernier soit resté ouvert et se soit comblé naturellement sous l’action du ruissellement. Aucun indice n’évoque l’existence d’une palissade. Son comblement a livré une cinquantaine de galets dont certains ont été aménagés (chopper ou chopping tool) tandis que d’autres ont été utilisés comme percuteurs, broyeurs ou enclumes. Seuls deux tessons céramiques à pâte grossière ont été exhumés. Une datation radiocarbone réalisée sur un charbon de bois a attribué le comblement du fossé aux années 2460–2205 av. J.C. Une demi-douzaine de fosses, vraisemblablement assimilables à des trous de poteau, a été mise en évidence au centre de l’enclos. Elles semblent circonscrire une aire constituée de gros galets et d’argile rubéfiée (fouillée en 1986). L’ensemble pourrait correspondre à un petit bâtiment édifié au sommet du tertre. Une datation radiocarbone réalisée sur un charbon attribue ces structures aux années 2285–2060 av. J.C. Ces dernières sont par conséquent contemporaines du fossé et peuvent être attribuées à la fin du Néolithique ou au Chalcolithique. Par la suite, le tertre a été profondément remanié par l’action d’animaux fouisseurs (blaireaux), laissant peu de structures intactes. Si le tertre a fait l’objet d’une occupation funéraire, cela semble uniquement être le fait des populations de l’âge du Fer. Nous n’avons mis au jour aucun élément susceptible de supporter l’hypothèse d’une fonction funéraire durant le Chalcolithique. Dans cette mesure, l’hypothèse d’une aire domestique, occupée de manière épisodique dans le cadre des transhumances, nous paraît tout aussi probable.