Cabirotte (La)

Localisation : Roullet-Saint-Estèphe (Charente)
Année(s) d’intervention : 2010
Aménageur : Réseau Ferré de France
Thématique : Complexe cultuel à enclos fossoyés de La Tène finale à la période gallo-romaine

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Notice scientifique

Dans le cadre de la construction de la Ligne à Grande Vitesse Sud Europe Atlantique, Tours-Bordeaux (LGV SEA), une opération de diagnostic effectuée en plusieurs phases a été lancée sur l’ensemble du tracé. La phase 2, réalisée en novembre et décembre 2009, concerne environ 28 hectares répartis sur une surface linéaire d’environ 7,4 km traversant les commune de La Couronne et de Roullet-Saint-Estèphe (Charente). Les sondages ont permis la mise au jour de deux sites à enclos sur la commune de Roullet-Saint-Estèphe, l’un protohistorique et l’autre augustéen.

La première prescription de fouille opérée pour cette phase a porté sur l’occupation augustéenne située au lieu-dit « La Cabirotte ». L’opération s’est déroulée du 15 novembre au 12 décembre 2010 sur une surface d’environ 1300 m². Le décapage de cette emprise a révélé la présence de trois fossés, un ensemble de fosses, des trous de poteaux et de deux enclos quadrangulaires comportant une ouverture à l’est. La fouille de ces deux dernières structures est importante car elles rentrent dans le cadre de la problématique des complexes cultuels à enclos fossoyés dans la région Poitou-Charentes.

Des datations 14C ont été effectuées sur du charbon issu des comblements primaires des enclos 112, 113 et du fossé 108. Les résultats donnent une datation entre La Tène moyenne et le début du Haut-Empire pour les trois structures, voire pour le début du IIIe siècle ap. J.-C. pour l’enclos 112. La faible quantité de céramique recueillie dans ces structures précisent ces datations : les deux enclos auraient été occupés pendant la première moitié du Ier siècle av. J.-C. et le fossé 108 durant la première moitié du Ier siècle ap. J.-C. Ce fossé pourrait avoir servi de limite au complexe cultuel à enclos fossoyés.

Le reste du mobilier recueilli réside seulement en une petite quantité de clous. Aucune sépulture ou restes osseux n’ont été découverts. De plus, les études géoarchéologiques n’ont pas permis de déceler la présence de tertres. Une fonction funéraire pour ce site ne peut donc être attestée.

Par ailleurs, plusieurs trous de poteaux ont été repérés à proximité de l’enclos 113. Quatre d’entre eux forment un bâtiment, situé à cheval sur la branche ouest de l’enclos. En revanche, aucun mobilier n’ayant été retrouvé dans ces trous de poteaux, une relation chronologique ou fonctionnelle ne peut être établie avec EN 113.

Un deuxième fossé, FO 107, recoupe le fossé 108 et a pu être attribué à la période médiévale/moderne grâce aux données issues du mobilier céramique, présente en petite quantité. Sa fonction n’a pas pu être déterminée. Le troisième fossé, FO 100, attribué à la période moderne, longe le fossé de drainage actuel et apparaît sur le cadastre napoléonien. FO 100 semble donc avoir été légèrement déplacé.

Enfin, les fosses à l’est du site n’ont pu être observées que dans leurs partie supérieures (environ 40 cm) en raison des remontées d’eau dans ces structures. Leur fonction et leur attribution chronologique restent indéterminées.

Le statut funéraire et/ou cultuel du site de « La Cabirotte » reste encore à définir. Même si celui-ci n’a livré aucune sépulture, l’hypothèse d’un domaine funéraire ne peut être totalement rejetée. En effet, l’absence de structures funéraires est récurrente dans les complexes cultuels à enclos fossoyés en Poitou-Charentes. Toutefois, malgré la rareté du mobilier, la fouille de ces enclos et du fossé permet d’alimenter les données sur ces complexes cultuels encore très énigmatiques, car même si beaucoup de ces sites ont été repérés, peu ont été fouillés, et en particulier ceux comprenant des formes quadrangulaires de La Tène finale et de l’époque augustéenne.