Échenilly

Localisation : Saint-André-les-Vergers (Aube)
Année(s) d’intervention : 2010
Aménageur : Aube Immobilier
Thématique : Aire funéraire rurale du Bas-Empire

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Notice scientifique

En mars 2010, dans le cadre de la construction de lotissements sur la Zac d’Échenilly à Saint-André-les-Vergers (Aube), une opération de fouille préventive a été réalisée sur une aire funéraire rurale attribuée au Bas-Empire (milieu IIIe–fin IVe s.).

Les 2500 m² décapés ont permis la fouille exhaustive d’une zone sépulcrale composée de trente sépultures à inhumation et d’une crémation, concentrées sur une surface d’environ 380 m2. À cet ensemble s’ajoute deux fosses vides correspondant vraisemblablement à des sépultures de jeunes enfants.

L’organisation spatiale de cette aire funéraire est originale puisque quasiment deux tiers de ces sépultures s’étendent suivant deux axes orientés est/ouest. Une seule rangée perpendiculaire s’insère au centre de cet alignement.

Les défunts sont inhumés dans des fosses étroites et profondes, pouvant atteindre 1,50 m dans le substrat. Ils reposent sur le dos, les mains sur l’abdomen ou le bassin, la tête placée généralement à l’ouest. De plus, de gros clous associés à des restes de bois ont été retrouvés en place et attestent du dépôt de ces individus dans des cercueils. Seuls deux individus ont été inhumés dans une enveloppe souple périssable uniquement.

À l’extrémité de l’aire funéraire se trouve une fosse sépulcrale plutôt insolite. En effet, un défunt a été déposé dans une fosse rectangulaire, elle-même creusée au fond d’une fosse circulaire de 2 m de diamètre. À l’autre extrémité, l’unique sépulture à crémation reposait vraisemblablement dans un coffret en matière périssable, chacun de ses angles étant maintenus par un clou.

Sur ce site, deux types de mobilier ont été observés. Le premier correspond à des éléments témoignant de la présence de sépultures habillées. Des vestiges de chaussures, représentées par des clous, ont été mis au jour. Ces chaussures étaient soit portées par les défunts, soit déposées à leurs pieds. D’autres objets, tels que des boucles de ceinture, une fibule, un fragment d’anneau, un bracelet en lignite et des perles en verre ont également été découverts.

Le deuxième type de mobilier associé aux défunts concerne les viatiques. Il s’agit de vases, de gobelets et de bouteilles en céramique et en verre. Suivant le type de matériau, les objets sont placés différemment dans les sépultures : ceux en verre sont déposés préférentiellement à la tête et ceux en céramique aux pieds. L’ensemble de ce mobilier est exceptionnellement bien conservé puisque les formes sont complètes et non fragmentées dans les sépultures. Par ailleurs, ce mobilier se présente sous deux formes : la vaisselle quotidienne et les vases miniaturisés, de même type que la vaisselle, mais conçus spécialement pour le dépôt funéraire.

Les études de mobiliers de ce site associées à l’étude anthropologique permettent de préciser l’organisation au sein de cet ensemble funéraire, de mieux cerner les pratiques funéraires employées par cette petite population rurale et d’appréhender a minima leur vie quotidienne à travers l’état sanitaire.