Église Saint-Vincent

Localisation : Mérignac (Gironde)
Année(s) d’intervention : 2007
Aménageur : Bouygues Immobilier
Thématique : Cimetière médiéval et moderne

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Notice scientifique

La parcelle du cimetière de l’église Saint-Vincent de Mérignac se situe parallèlement au mur gouttereau nord de l’église entre l’Avenue du Maréchal Leclerc et la rue de la Vieille église. La zone explorée, d’une surface de 300 m2, avait été repérée lors d’un diagnostic réalisé en 2007 (Scuiller 2007). Face à la présence de nombreuses structures funéraires datées du Moyen Âge à la période moderne la fonction cimetériale de cette parcelle fut aussitôt révélée.

L’opération de fouille a été réalisée durant cinq semaines en novembre et décembre 2007. L’occupation de la parcelle commence réellement aux XIe–XIIe siècles comme l’indique la présence de quelques inhumations associées à un fossé. Un niveau d’occupation, dans le secteur nord de la zone de fouille, présentant une série de fosses circulaires pouvant être interprétées comme des silos, est très certainement contemporain de cette première phase.

Les structures funéraires mises au jour sur la parcelle se répartissent de part et d’autre d’une limite rectiligne orientée est/ouest, matérialisée par deux fossés, un talus puis un mur qui se juxtaposent successivement au même endroit.

Au nord de cette limite, qui semble être le mur de clôture du cimetière de l’église Saint-Vincent, par ailleurs mentionné par les archives historiques, les inhumations se sont établies du XIe au XVe siècle d’après les céramiques et les datations 14C. Ces dernières, réalisées sur les ossements humains, donnent une fourchette chronologique comprise entre le XIe et le XIIIe siècle. Ces inhumations (23 inhumations individuelles et une inhumation double) ne présentaient aucun aménagement particulier, toutes en pleine terre, orientées ouest-est, et toutes dépourvues de matériel à l’exception d’une seule dans un coffre funéraire en pierres jointives. Au total, ce sont 25 sujets adultes et 12 immatures qui ont été retrouvés sur ce site.

En revanche au sud de cette clôture, un ensemble de 13 sépultures mises en place durant la période moderne, voire le XIXe siècle, ont été repérées. Pour la plupart d’entre elles, il ne subsiste des individus inhumés que quelques connexions en place. Il s’agit d’inhumations en cercueil et/ou en linceul attestés par la présence in situ d’épingles et de clous. Enfin le grand nombre d’ossements découverts en position secondaire au sud du mur, à proximité immédiate de celui-ci, laisse supposer qu’une partie du cimetière est détruite lorsque la parcelle perd son usage funéraire avec l’implantation successive de plusieurs bâtiments au XXe siècle.