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Bellevue

Localisation : Châteaubernard (Charente)
Année(s) d’intervention : 2010
Aménageur : Territoires Charente
Thématique : Complexe cultuel à enclos fossoyés protohistoriques

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Notice scientifique

Le lieu dit « Bellevue » est situé sur la commune de Châteaubernard, en bordure de la RN 141 reliant Saintes à Angoulême, dans la périphérie sud-est de Cognac. Le projet de création d’un parc d’activité par la SEM Territoires Charente a été à l’origine d’une prescription de diagnostic par le SRA Poitou-Charentes sur une vaste surface. Le diagnostic a été réalisé sous la direction de Guillaume Pouponnot (Inrap), portant sur 26 hectares. Le fort potentiel archéologique de la parcelle était connu dès 2002 grâce à une prospection aérienne réalisée par Patrick Joy ayant permis l’observation de trois enclos protohistoriques. L’opération de diagnostic a révélé la présence de sept enclos supplémentaires, principalement concentrés dans la partie nord de la parcelle diagnostiquée.

L’intervention sur le terrain a duré huit semaines, du 19 juillet au 10 septembre 2010. Le décapage mécanique a été effectué sur une superficie de 13000 m², centré sur la principale zone de concentration d’enclos observée lors du diagnostic. Dans un premier temps, l’opération a consisté à relever toutes les structures archéologiques identifiées sur l’ensemble de la parcelle. Dans un second temps, des sondages ciblés ont été réalisés dans les fossés des enclos afin d’observer les modalités de creusements et de comblements de ces structures, et de collecter du matériel archéologique permettant de discuter de leur fonction et d’en préciser leur datation.

Le site de Bellevue a livré un très bel échantillon de la diversité, tant de forme que de format, de ces enclos. Dix enclos ont ainsi été mis au jour ; trois circulaires, trois en arc de cercle et quatre quadrangulaires. D’une manière générale, les fossés ceinturant ces enclos ont livré peu de mobilier archéologique, mais suffisamment pour permettre une attribution chronologique de la plupart d’entre eux, du moins en ce qui concerne leur comblement sommital.

L’enclos 11, circulaire, présente un diamètre maximal de 15,30 m. La largeur conservée du fossé varie entre 0,50 et 1,70 m pour une profondeur maximale de 0,75 m. Les sondages ont livré quelques rares tessons protohistoriques et des fragments de charbon. Une analyse radiocarbone réalisée sur l’un d’eux a donné une datation comprise entre 770 et 410 av. JC, attribuant cet enclos au Hallstatt ou à La Tène ancienne A (calibration à 2 σ, Beta Analytic Inc.).

L’enclos 13, en « fer à cheval » est très arasé et n’a pas livré le moindre élément de datation. Il présente un diamètre maximal de 11,70 m pour une largeur variant entre 0,20 et 0,90 m.

L’enclos 57 s’apparente à première vue à un vaste rectangle de 27 m de long pour près de 13 m de large, divisé par un fossé central. En fait, il s’agit de deux enclos bien distincts. Le premier (57 B), au nord, a été fossoyé en premier. Un autre enclos, quadrangulaire (57 A), vient secondairement s’y accoler. Ce second enclos de 14,40 m de long pour 12,90 m de large présente un fossé variant entre 1,30 et 1,70 m de large pour une profondeur maximale de 0,70 m. Le temps écoulé entre le creusement de ces deux fossés demeure difficile à estimer. Plusieurs tessons de céramique fine ont été découverts dans le comblement de cette structure. Deux fragments de fibules, l’un en fer, l’autre en bronze, ont également été mis au jour. Une analyse radiocarbone réalisée sur un fragment de charbon a livré une datation comprise entre 360 et 50 av. JC attribuant le comblement de cet enclos à la Tène ancienne B1–B2, La Tène moyenne, voire La Tène finale.

L’enclos 58, circulaire, présente un diamètre de près de 18 m. La largeur du fossé varie grandement, entre 0,20 et 1,90 m, suivant son niveau d’arasement. Une interruption du fossé sur environ trois mètres s’observe au nord, suggérant une ouverture permettant l’accès à l’intérieur de l’enclos. De très nombreux blocs calcaires ont été observés dans le comblement sommital du fossé sur l’ensemble de son tracé. L’étude des marques de fabrique a déterminé que l’apport de ces blocs résultait d’une action anthropique intentionnelle. De nombreux tessons de céramique ont par ailleurs été mis au jour dans la même unité stratigraphique.

D’importants épandages de charbon ont également été observés. Une analyse radiocarbone réalisée sur l’un d’eux a livré une datation comprise entre 760 et 400 av. JC. En revanche le mobilier céramique semble plus récent, attribué à La Tène B ou C1.

L’enclos 63 de forme quadrangulaire présentent des dimensions modestes ; 3,60 m de long pour 3,30 m de large. Il est directement accolé à l’enclos 57 A, avec lequel il semble avoir fonctionné de manière synchrone. Conservé sur une profondeur variant entre 0 et 17 cm, ce fossé est le seul à contenir des restes osseux. Ces derniers ont été attribués à des bovidés et des ovicaprinés. Dans une perspective de collecte exhaustive, le contenu du fossé a entièrement été prélevé afin d’être tamisé en laboratoire. Les ossements mis au jour sont majoritairement contenus dans la maille [4–10 mm] et sont tous brûlés à un stade avancé de calcination. De nombreux fragments de céramiques, de fer, de bronze, peut-être de lignite présentant également une forte atteinte thermique ont également été identifiés. Enfin, plus d’une centaine de petits fragments d’ivoire ou de corail sculptés, également fortement brûlés, ont été isolés. Certains d’entre eux présentent une perforation dans laquelle un petit rivet en bronze était encore engagé, suggérant que ces petits éléments aient été utilisés comme des appliques décoratives. Une analyse radiocarbone réalisée sur un fragment de charbon date cette structure entre 200 et 10 av. JC, soit La Tène moyenne ou finale.

L’enclos 64, présentant une forme en « fer à cheval » mesure 10,50 m de diamètre. Les modalités de creusement de cette structure ont pu être appréhendées. Celui-ci a été creusé à partir de plusieurs segments, comme des pointillés, qui finirent par se rejoindre. Très arasé, ce fossé n’a pas livré le moindre mobilier archéologique, ni de charbon permettant de préciser sa datation.

L’enclos 65, également en forme de « fer à cheval » s’étire sur une longueur de 9,40 m. Il vient s’accoler au fossé 64, dont il est chronologiquement postérieur. Les tessons livrés par le fossé attribuent son comblement entre le Hallstatt final et La Tène B.

L’enclos 66, de forme circulaire, présente un diamètre de 15 m. Son fossé, très bien conservé, a une largeur comprise entre 1,30 et 2,20 m pour une profondeur maximale de 0,65 m. Son comblement a également livré quelques pierres calcaires mais en quantité bien moindre que ce qui a pu être observé dans l’enclos 58. Des tessons de céramique attribués à La Tène B2 et un petit couteau en fer ont été mis au jour. Une datation d’un charbon comprise entre 390 et 170 av. JC. confirme un attribution à la Tène B2.

Enfin, l’enclos 81, de forme quadrangulaire, a été mis au jour dans la partie ouest de la zone d’emprise. Il s’apparente à un carré de 8,50 m de côté. Arasé, la profondeur de son comblement ne dépasse pas 0,25 m. Les sondages réalisés dans ce fossé ont livré plusieurs tessons, un fragment de fibule à pied en timbale et un fragment de bracelet tubulaire en bronze. Une analyse radiocarbone réalisée sur un fragment de charbon propose comme datation pour cette structure entre 360 et 190 av. JC, soit de La Tène ancienne B1 à La Tène moyenne C1.

Outre les enclos, le site a également livré deux, peut-être trois, petits bâtiments carrés sur quatre poteaux. Les dimensions des bâtiments (environ 2,50 m de côté) font penser à des greniers sur poteaux d’époque protohistorique mais une fonction avec la sphère funéraire ou cultuelle ne peut être écartée. Aucun élément de datation ne permet cependant de discuter d’une éventuelle association avec les enclos.

Enfin, le décapage de la partie nord du site a permis l’observation de structures de voirie, fossés bordiers et ornières. La découverte d’une pièce de monnaie datée de 1637 attribue le comblement terminal d’un de ces fossés à l’époque moderne. De multiples fosses d’extraction de substrat ont également été observées. L’une d’elles, réutilisées comme fosse-dépotoir, a livré les restes partiels d’un cheval et d’ovicaprinés, ainsi que des tessons attribuables aux XV–XVIe siècle

Rue Lamartine

Localisation : Sains-en-Gohelle (Pas-de-Calais)
Année(s) d’intervention : 2008-2009
Aménageur : Sébastien PETIT (particulier)
Thématique : Nécropole du haut Moyen Âge, puis cimetière médiéval et chapelle funéraire

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Notice scientifique

Le site fouillé au 227, rue Lamartine à Sains-en-Gohelle correspond à l’extension sud de l’occupation médiévale fouillée par Archéopole (dir. H. Assémat) début 2008. Dans le cadre de l’aménagement du lotissement « Chemin de campagne » par la société AGEA, l’équipe d’Archéopole avait en effet caractérisé un site daté de la fin du haut Moyen Âge constitué de deux aires funéraires de 400 et 270 m2 associées à des structures artisanales et agricoles de part et d’autre d’une grande voie d’axe sud est-nord ouest. L’aire cimetériale la plus grande était aussi la plus dense avec un individu par mètre carré. C’est cette aire qui se poursuit sur la parcelle de M. Sébastien Petit au 227, rue Lamartine.

L’équipe d’Archéosphère (dir. C. Beauval) a fouillé les 480 m2 de l’emprise du projet de construction d’une maison (moitié est de la parcelle) pendant 8 mois avec une équipe de 12 à 27 personnes. 1262 structures archéologiques ont été recensées caractérisant essentiellement une chapelle et une aire funéraire (1167 fosses) ayant fonctionné du haut Moyen Âge à l’époque moderne. Deux silos ont également été découverts : le premier est totalement arasé et le second est un grand silo d’un volume de 14 m3.

La problématique de cette fouille s’articule autour de l’implantation de la nécropole, de son fonctionnement, et de son évolution en cimetière en relation avec l’édification d’une chapelle.

Les jalons chronologiques sont peu nombreux. À de rares exceptions, les défunts sont inhumés sans aucun mobilier d’accompagnement. Les quelques tessons de céramique et les fragments osseux découverts dans le comblement des tombes sont des dépôts résiduels qui ne reflètent que des activités périphériques. En revanche, les nombreux recoupements d’une part, et les modifications des modes d’inhumations et de l’architecture des tombes d’autre part, nous donnent de précieux éléments de phasage.

La plus ancienne trace d’occupation date de la Tène D2. Il s’agit d’une monnaie bellovaque dite Bronze au lion (détermination J.-M. Doyen) découverte dans le comblement d’une sépulture. Deux monnaies antiques du début du IIIe siècle et de la fin du IVe siècle de notre ère ont aussi été découvertes dans des contextes similaires.

Les premiers éléments directement associés aux structures datent de fin VIIe–début VIIIe siècle. Il s’agit de deux monnaies anglo-saxonnes et de deux fibules en forme de croix et décorées d’ocelles (étude M. Brunet). Ces objets sont associés à des défunts inhumés sur le dos, les bras en extension, dans de grandes fosses rupestres. Trois dates 14C réalisées par Beta Analytic sur les individus des sépultures 112, 736 et 1050 de même architecture funéraire, couvrent aussi les VIIe et VIIIe siècle. Les tombes sont alors organisées en rangées orientées nord-sud. Dans une de ces tombes, nous trouvons le seul dépôt intentionnel : un pot globulaire placé près de la tête et contenant des charbons de bois (étude L. Alonso).

Les trous de poteaux caractérisant l’implantation d’un premier édifice en bois recoupent certaines de ces sépultures. Ce bâtiment repose sur six poteaux au moins et est orienté N106°. Il est possible qu’un chevet en bois plus étroit jouxte cet ensemble à l’est. S’il a existé, ce chevet est remplacé dans la première moitié du IXe siècle au plus tard par un chœur carré posé sur des fondations en craie damée formant ainsi une chapelle à chevet plat. Dans ce chœur, deux individus orientées N20° et N30°, têtes au sud, sont inhumés sur le dos les bras en extension.

À ce moment semble apparaître un nouveau mode d’inhumation où les défunts sont déposés dans des tombes anthropomorphes, les mains sur le pubis ou l’abdomen.

Puis cet édifice subit une nouvelle transformation. Une nef se développe à la place de la partie en bois. Des murs maçonnés de 120 cm d’épaisseur embrassent les murs du chœur. Une abside est accolée à l’est du chœur qui, par ailleurs, est consolidé par deux piliers internes au nord et au sud. Le nouvel édifice mesure 18 m de longueur pour 8 m de largeur. Sa construction est terminée au plus tard au début du XIe siècle. Les tranchées de fondation ont recoupé des tombes (rectangulaires ou anthropomorphes) dont les os ont été ré-inhumés dans un grand ossuaire situé au centre de la nef.

Cette période correspond au maximum d’utilisation de l’aire funéraire. Les défunts sont toujours inhumés dans des tombes anthropomorphes, mais l’orientation générale des sépultures est influencée par la direction de la chapelle. À l’extérieur des murs, l’organisation générale des tombes est difficile à percevoir. Nous n’observons plus d’alignement en rangées mais constatons une intensification des inhumations le long des murs, notamment autour du chœur. Au sein de la nef, les fosses sont creusées dans la partie périphérique, à l’exception d’une sépulture double au centre de cette dernière. C’est en association dans une tombe anthropomorphe datée du XIe ou du XIIe siècle que nous avons découvert le seul endotaphe en place. Deux autres inscriptions ont été recueillies dans les comblements de deux autres tombes. Ces tablettes sont taillées dans de la craie blanche, la plus grande mesure 127 x 100 x 25 mm. Deux de ces pièces ont été découvertes au chevet de la chapelle et la dernière est située dans la partie sud de la nef. Au moins deux indiquent l’inhumation de prêtres, la dernière reste toujours énigmatique. Nous pouvons aussi rattacher les tombes en coffrage en pierre à cette phase. C’est également à cette période que le grand silo est creusé au nord ouest de la nef. Ce dernier a fait l’objet d’aménagements successifs dont témoignent des cuvelages en bois.

À partir du XIIIe siècle, les inhumations de très jeunes enfants se multiplient. Ils sont particulièrement abondants le long des murs de la nef, à l’intérieur comme à l’extérieur.

Au cours du XIVe siècle se développent les inhumations en cercueil. Les défunts sont alors souvent inhumés avec les mains posées sur le thorax. Les alignements de tombes sont encore visibles, parallèles ou perpendiculaires aux murs de la chapelle. À l’intérieur de la nef, les cercueils sont enterrés dans la partie centrale. Un corps est enterré dans le chœur de l’église (SP 198), c’est la troisième et dernière personne à bénéficier de ce privilège.

Les dernières inhumations sont pratiquées en pleine terre, les corps étant protégés par un linceul. Les épingles ont une tige de 15 à 30 mm de longueur et une tête constituée d’un fil enroulé autour d’une extrémité, formant 2 à 2,5 spires. Certaines tiges sont étamées. Ces épingles sont connues à partir du XIIIe et deviennent fréquentes au XVe siècle. Une datation 14C nous donne un âge compris de la fin du XVe siècle au début du XVIIe siècle.

Ainsi, l’aire funéraire aurait fonctionné pendant près d’un millénaire. Les individus inhumés correspondent à une population paroissiale, même si le recrutement semble se modifier au cours du temps. L’apparition des très jeunes et des périnatals au cours du XIIIe siècle pourrait être mis en relation avec le développement du phénomène du répit. La taille de ce cimetière (plus de 1500 individus sur les 1100 m2 fouillés par les deux équipes de fouille) paraît très importante au regard des données d’archives (22 feux à Sains en 1422). Il faut donc imaginer un recrutement en dehors des limites de la paroisse. D’après son cartulaire, l’abbaye de Saint-Aubert-de-Cambrai devient titulaire d’un autel à Sains seulement à partir de 1146 et, dans le partage de la dîme, aucune mention n’est faite d’un lieu de culte vers l’actuel Petit Sains. Cependant, les cartes du XVIIIe siècle attestent de la présence d’une chapelle à l’emplacement de notre découverte. Sur la « Carte d’Artois et des environs, où l’on voit le ressort du Conseil Provincial d’Artois », réalisée en 1704 par Guillaume de l’Isle est mentionnée une « chapelle de Sains ruinée ». Cette chapelle ruinée apparaît également sur des cartes de 1711, 1713, 1740 le long de l’axe principal entre Arras et Béthune.

Par ailleurs, le cadastre napoléonien pourrait avoir conservé les traces de l’enclos paroissial relatif à notre église (parcelles 313, 314, 315, 316). Celle-ci se situe à peu près à égale distance des bordures de ces parcelles. Par le canon 10 du XIIe Concile de Tolède (681), le périmètre d’asile ecclésiastique est fixé à trente pas autour de l’édifice consacré. Progressivement, on assiste à une affirmation du caractère funéraire de cette espace avec une matérialisation par de véritables enclos à partir de la fin du Xe siècle. On aurait ainsi la délimitation d’une aire sacrée dans laquelle s’inscrit l’espace cimetérial. Un fossé mis au jour par l’équipe d’Archéopole pourrait correspondre à l’une des limites de l’aire funéraire. Dans cette hypothèse, le cimetière de la rue Lamartine à Sains-en-Gohelle serait fouillé sur moins de la moitié de sa superficie.

Rue de Sébastopol

Localisation : Reims (Marne)
Année(s) d’intervention : 2008
Aménageur : Palm Promotion
Thématique : Secteur péri-urbain de la ville. Nécropole antique. Fossé d’enceinte et voies romaines.

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Notice scientifique

La fouille du 43 rue de Sébastopol a donné lieu à la mise au jour de 600 structures archéologiques s’échelonnant entre la seconde moitié du Ier s. av. J.-C. et la fin du IVe ap. J.-C.

Le diagnostic archéologique, effectué par Pascal Stocker (Inrap) en 2007, avait mis en évidence une vaste nécropole à inhumations et crémations possiblement datée du Haut-Empire, ainsi que la présence du fossé de la grande enceinte dite « augustéenne ». Le nombre de tombes avait été estimé entre 500 et 700 et les perturbations liées aux fouilles du XIXe s. avaient été perçues.

Entrepris sur 4400 m², la fouille a mis en évidence la présence de deux fossés parallèles orientés ouest/est, des éléments de voierie et a confirmé la présence, à l’intérieur de ces deux fossés, de 530 structures à vocation funéraire (inhumations, crémations, dépôts commémoratifs, enclos).

Générés par la forte occupation à l’époque antique et les nombreuses explorations des antiquaires du XIXe s., le gisement présente d’importants bouleversements qui biaisent et limitent fortement nos interprétations. Ce phénomène s’accroit de plus de façon critique sur les faits archéologiques les plus anciens.

Trois grandes phases d’occupations sont ainsi proposées.

La première voit l’édification de la grande enceinte de Reims. Ce fossé, dit « fossé de la grande enceinte », de profil trapézoïdal, contient un comblement de craie dont les caractéristiques indiquent un nivellement rapide de l’excavation monumentale, témoignant d’une volonté de réaménagement massif de la zone. Comblé sans doute entre 25 et 1 av. J.-C., il est probablement creusé moins d’un siècle avant cette période. De l’autre côté de l’emprise, un autre fossé, seulement partiellement observable à l’angle sud-est, présente un profil en « V ». Ayant donné peu d’éléments de datation, le fonctionnement de ce fossé a été estimé entre 25 av. et 300 ap. J.-C. Une occupation funéraire, caractérisée par quelques crémations visibles entre les deux fossés, date du début du Ier siècle.

La deuxième phase est caractérisée par l’implantation et l’utilisation de l’aire funéraire du Haut-Empire (entre 25 av. J.-C. et 70 ap. J.-C.). Dans cette phase, le premier état voit l’implantation de l’espace funéraire (140–début du IVe siècle) avec des sépultures en « vase cercueil » pour les jeunes enfants, d’inhumations en cercueil et contenants mixtes, mais aussi quelques crémations, ainsi que l’édification d’un chemin funéraire, installé dans le comblement du fossé de la grande enceinte. Le deuxième état (280–320) est matérialisé par une utilisation funéraire intensive des zones précédemment définies et connaît les ultimes aménagements de la parcelle. Un fossé quadrangulaire, installé dans le dossé de la grande enceinte, est de vocation funéraire. Une voierie construite, d’axe nord-est / sud-ouest, est située à l’angle sud-est de la parcelle. L’étude de ses trois états de réfection permet d’estimer une installation dès les premières années du IVe siècle et une utilisation au moins jusque dans le troisième quart du IVe siècle. Enfin, des traces d’activité artisanales (ébauches de tabletterie) ont été attestées près du fossé d’enclos funéraire.

La troisième est, quant à elle, caractérisée par une chute importante de l’occupation funéraire et voit l’abandon progressif de la nécropole (320–400). Quelques inhumations tardives sont situées dans l’alignement d’un chemin parallèle au fossé de l’angle sud-est de la parcelle. La diminution des structures et du mobilier pourrait être liée à la saturation de l’espace de la nécropole durant l’état précédent.

L’Éléphant antique

Soulac-sur-Mer (Gironde)

L’Éléphant antique

Ce film présente la reconstruction 3D de la molaire supérieure et de l’hémi-mandibule d’un spécimen d’Éléphant antique retrouvé sur la plage de Soulac en Gironde.

Étude : C. Beauval, Archéosphère et P. Michel, Université de Bordeaux, UMR Pacea.
Photographies pour le modèle 3D : S. Pasty & C. Beauval, Archéosphère.
Photographie du spécimen MNHN : Jean Airvaux, SRA Poitou-Charentes.
Modèle 3D & Réalisation : F. Lacrampe-Cuyaubère, Archéosphère.


Les modèles photogrammétriques ayant servi de support à ce film sont ici :

Le Taillis des Coteaux

Photogrammétrie de site

Le Taillis des Coteaux (Antigny, Vienne)

Au cours de la campagne de fouille 2014, l’ensemble du chantier de fouille du Taillis des Coteaux a été relevé en 3D par photogrammétrie afin de disposer d’un outil de géolocalisation des observations. Ce modèle 3D est présenté dans cette courte vidéo.

La grotte du Taillis des Coteaux est fouillée depuis une quinzaine d’années. Elle conserve une exceptionnelle stratigraphie recouvrant l’ensemble du Paléolithique supérieur. Durant près de 15 millénaires, les groupes de chasseurs nomades qui l’ont fréquenté y ont abandonné de nombreux vestiges témoignant de la richesse de leurs cultures. Des informations plus complètes sont rassemblées sur le blog du chantier de fouilles du Taillis des Coteaux.

Ce film a été réalisé grâce à un financement de la DRAC Poitou-Charentes, dans le cadre du relevé photogrammétrique du site.

Modèle 3D : X. Muth, de notre société partenaire Get in Situ.
Réalisation : F. Lacrampe-Cuyaubère, Archéosphère.
Opération archéologique : J. Primault, SRA Poitou-Charentes.


Le modèle photogrammétrique ayant servi de support à ce film est ici :

Dossiers d’Archéologie XV

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NUMÉRO XV

2015

Le théatre romain de Dalheim.


Auteur

Peter Henrich

Édition

Musée National d’Histoire et d’Art/Centre National de Recherche Archéologique
Luxembourg

Directeur de publication

Foni Le Brun-Ricalens

Maquettage/mise en page/infographie

François Lacrampe-Cuyaubère, Archéosphère


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Dossiers d’Archéologie XIV

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NUMÉRO XIV

2013

La monographie de Lellig.


Auteurs

Foni LE BRUN-RICALENS
Georges et Josette THILL-THIBOLD
Thierry REBMANN
Gilles GAZAGNOL
Ingrid KOCH
Véronique STEAD-BIVER
François VALOTTEAU

Édition

Musée National d’Histoire et d’Art/Centre National de Recherche Archéologique
Luxembourg

Directeur de publication

Foni Le Brun-Ricalens

Maquettage/mise en page/infographie

François Lacrampe-Cuyaubère, Archéosphère

Boutique

Boutique ERAUL


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ArchéoLogiques 5 – ERAUL 140

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NUMÉRO 5

 NUMÉRO 140

2014

Les actes de l’UISPP 2012 à Liège, commission Paléolithique supérieur.


Édition

Musée National d’Histoire et d’Art/Centre National de Recherche Archéologique
Luxembourg

et

Études et Recherches Archéologiques
 de l’Université de Liège

Directeurs de publication

Foni Le Brun-Ricalens
Marcel Otte

Maquettage/mise en page/infographie

François Lacrampe-Cuyaubère, Archéosphère

Boutique

Boutique ERAUL


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ArchéoLogiques 4

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NUMÉRO 4

2012

La thèse pionnière de Jacques Tixier, enfin éditée, enfin traduite pour la communauté anglophone.


Auteur

Jacques Tixier

Traducteurs

Brad Gravina
Marie-Claire Dawson

Édition

Musée National d’Histoire et d’Art/Centre National de Recherche Archéologique
Luxembourg

Directeur de publication

Foni Le Brun-Ricalens

Maquettage/mise en page/infographie

François Lacrampe-Cuyaubère, Archéosphère

Boutique

MNHA shop


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ArchéoLogiques 3

Couverture ArchéoLogiques 3

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NUMÉRO 3

2010

Un ouvrage monographique d’archéologie mauritanienne.


Éditeurs

Jean-Guillaume Bordes
Angel González-Carballo
Robert Vernet

Édition

Musée National d’Histoire et d’Art/Centre National de Recherche Archéologique
Luxembourg

Directeur de publication

Foni Le Brun-Ricalens

Maquettage/mise en page/infographie

François Lacrampe-Cuyaubère, Archéosphère


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