Pierre Levée (La)

Localisation : Darvault (Seine-et-Marne)
Année(s) d’intervention : 2008
Aménageur : Aménagement 77
Thématique : Cimetière carolingien

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Notice scientifique

La fouille du cimetière situé sur la parcelle de la Zac de la Pierre Levée à Darvault (Seine-et-Marne), réalisée du 11 février au 28 mars 2008, a permis l’étude exhaustive d’une aire d’inhumation « en plein champ » datée des VIIe–Xe siècles. Cet ensemble composé de 46 sépultures a montré une organisation groupée comportant quelques rangées sinueuses et occupant une surface d’environ
230 m².

Ce cimetière est implanté à proximité d’un affleurement rocheux, d’un ancien chemin et d’une limite paroissiale. Il est cependant impossible de certifier que ces éléments ont conditionné sa localisation. La proximité de silos en marge de l’aire funéraire pourrait permettre de la rattacher à un habitat dispersé. Le faible nombre d’inhumations, associé au caractère naturel de la population, caractérise le fonctionnement du cimetière sur une durée minimale de 120 ans, et pourrait témoigner d’un groupement funéraire familial.

L’étude du cimetière a montré une organisation sans recoupements impliquant un système de signalisation des tombes. Cette interprétation est argumentée par la présence d’une pierre de signalisation probable dans l’une des sépultures. Plusieurs types d’architectures funéraires ont pu être mis en évidence.
La présence de tombes à coffrages de bois est majoritaire mais non exclusive. Un certain nombre de sépultures à couvercle, reposant sur une banquette ou inséré dans une rainure, et une tombe anthropomorphe ont également été observées.
En outre, des linceuls ont été identifiés pour plus de la moitié des inhumations. Les sépultures sont toutes à caractère primaire individuel, sauf dans un cas où l’inhumation simultanée d’un individu adulte féminin et d’un immature de moins d’un an a été constatée.

Une évolution chronologique de l’utilisation du cimetière a été mise en évidence. Elle s’établit globalement du nord-est vers le sud-ouest de la zone funéraire et s’associe à une évolution dans l’architecture funéraire. Ainsi, si les tombes à coffrage de bois sont représentées sur toute la période d’utilisation du cimetière, les tombes à banquettes apparaissent plus tardives et la tombe anthropomorphe se révèle être un exemple précoce de ce type d’architecture dans la région.